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les photos de l'album

" grand écran
sur la Cappadoce "
c'est par ici

Goreme de Cappadoce.

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actuelle pour 4 jours. à Konya

Ouverture de rideau sur le village ensoleillé de l'autre côté du fleuve. 
C'est marché le vendredi, les rues sont déjà agitées, bloquées même par les fanfares 
des écoles qui ré-pétitionnent leur défilé de la fête du sport…
La vieille ville, elle, a sa sérénité éternelle, les pavés grimpent, les poules picorent, 
les voisines s'apostrophent…la vie quoi ! Il faut déguster cela dans le calme 
du matin…puis redescendre vers le village et ses échoppes. 
Avanos est à la poterie ce que Limoges ou Kutaya sont à la porcelaine, une source ! 
Les étals en regorgent, il y a là les niveaux qui correspondent aux…porte- monnaies, 
j'allais me tromper et dire goûts. 
Rez -de -chaussée le standard de bon niveau, au- dessus la haute qualité, 
en sous -sol le moins cher….
Les tuyaux sont du marchand de tapis, pas avare de révélations, les habitudes des français 
il les connaît bien, sa clientèle c'est surtout les militaires casques bleus…ici ils engrangent 
les désirs et chaque automne il fait tournée en France pour visiter les familles ! 
Superbe cette assiette, le motif c'est l'arbre de vie…
Suzy succombe d'autant plus que la lire turque est au plus bas et que les cours des francs 
et marks sont plus intéressants que les remises de chez Tati !
Au coin d'une ruelle pavée un atelier de tapis, une employée matinale jongle 
avec ses bouts de fils et le ciseau, à deux pas le chef pose une étiquette de certification 
sur une carpette posée à même le sol, puis il monte au premier étage sort son petit Kodak 
et fait une photo…c'est pour envoyer au client européen, par Internet…Turquie 2001 ! 
La boutique du potier Ali est toujours là, fermée et un peu défraîchie…
une année alors que nous butinions les trottoirs, je suis appelé 
" Bonjour Alain…comment tu vas? "…comment il me connaît lui ?… " Lui "…
il se souvenait de notre passage quelques années auparavant avec les enfants ! 
si tu es encore là Ali " Merhaba !'
Le marché est de l'autre côté de la rivière, à l'odeur et aux bruits il se devine de loin !
Ambiance peu ordinaire sous les voûtes industrialisées qui cassent l'imagerie mais les cris, 
les harangues en écho forment un fond sonore peu commun…
Un technicien du son y perdrait son cappadocien ! On se laisse bercer facilement 
par cette mélodie, les cerises n'en sont que plus tentantes et les pastèques rafraîchissants..
L'ombre est rare pour abriter la pause midi, on fonce vers Zelve avec l'appréhension 
d'y découvrir les douleurs touristiques…mais qu'est ce qu'ils ont fait de ce fabuleux vallon, 
ils lui ont donné un nom pour le tourisme . Lui il n'en avait pas besoin : 
Pasabag, anciennement vallée des moines aujourd'hui vallée des gogos…
La plus grande concentration de cheminées de fées, de cônes irréels et de…camelots ! Heureusement Zelve, rebaptisée musée de plein air est un peu plus loin…
heureusement la place est limitée pour les échoppes ! " 38 ! "…
bon on connaît le truc pour amorcer le touriste et stopper sa voiture, 
mais là il a l'air sincère le salut…demi- tour au bout du cirque de Zelve et l'on s'arrête… 
" Moi c'est Eram, comme les chaussures, mon père travaillait à Grenoble quand j'étais petit 
et j'aimais bien, alors 38 c'est l'émotion ! "… " je suis venir dire bonjour à mon oncle 
qui tient ce petit café à Zelve, pour occuper sa retraite !… "…
Au moins ce qu'il a gardé de son enfance Eram c'est l'envie de parler français, 
il l'a quitté depuis longtemps mais il a continué le français à Avanos, 
son frère lui est toujours en France parce qu'il a épousé une française du côté de Lille…
maintenant il est chef de production dans une entreprise qui travaille l'onyx, et l'or, et l'argent et…Ok Eram, on va visiter cet après -midi ! 
Il y a comme ça des sympathies qui éclosent du hasard, 
et sur la carte de visite le plan d' Eram est bien fait !
L'arbre-ombre de Zelve repéré, balade éclair au village étrange de Cavusin
Avec un merveilleux gamin du village qui doit être papa aujourd'hui nous avions visité 
les habitations troglodytes et l'église, aujourd'hui on revient pour l'odeur, pour l'œil, 
pour…tout ce qui fait revenir en Cappadoce…
comme Jacques-du-69 qui déboule en tenue de Jacques Lanzmann, moustache comprise, 
retour d'une rando sous le soleil dans les zones inexplorées…
il est là après avoir traîné son sac à dos à travers l'Italie et la Grèce. 
Si le sort en est jeté il va pousser jusqu'en Syrie et Jordanie…
Dis Jacques tu as lu la " Longue marche " de Bernard Ollivier ? 
Avec lui, Jacqueline, ou Corinne…on a oublié de lui demander son prénom, 
de toutes façons elle n'est pas avec Jacques, si ce n'est pour ce bout de chemin ce matin. 
Elle est arrivée sac au dos à travers Hongrie, Serbie et Bulgarie pour une petite semaine 
en Turquie et ne rêve que de revenir…la semaine prochaine boulot ! 
On est là, planté au beau milieu de la voie pavée de Cavusin, le centre de l'onyx…
et on papote sur nos périples, titillés par les vendeurs de souvenirs trèsssssss artisanaux 
taillés dans la matière fétiche. Bonne route Jacques, bonne route Jacqueline….
Suzy négocie un petit éléphant et une tortue-onyx, le prix d'un repas pour le vendeur, 
d'un petit pain pour nous ! 
Retour à Zelve, ouf l'arbre-ombre est toujours libre, pause midi !
Attendu, on devait l'être, Eram a mobilisé ses équipes pour nous faire démonstration des talents de " Sayan Goreme, Onyx factory "…là on est dans le domaine du sérieux. 
Démonstration de tournage d'œuf en onyx, bien sûr cela sent le touristiquement-apprêté 
mais on en apprend sur l'onyx, le vert devenu très rare, le rouge, le marron, le blanc et le noir 
qui fait grande impression sans être vraiment de l'onyx ! Tiens Suzy, l'œuf il est pour toi !
 
Merci Eram ! Atelier voisin, nous voici au royaume de la joaillerie, tout l'assortiment des bagues de harem avec la signification des pierres et des couleurs…
Une porte encore sur la sculpture des pipes en écume, j'en avais achetée une à Avanos 
du temps où je fumais…Tiens Alain cette tête de Sultan que travaille Halil, elle est pour toi ! 
Merci Eram ! Dernière porte, celle de la caverne des mille et une nuits, 
la salle de réception des….bus des tours'opérators, ben voyons ! 
" Si vous êtes intéressés je peux vous faire une remise.. "…
Comment voulez- vous empêcher un turc de faire commerce ? 
Suzy peut enfin rapporter le petit frère du vase en onyx acheté à Avanos il y a bien longtemps ! 
Bien sûr Eram que le tissage des tapis ça nous intéresse ! " Tu me suis ! "…
Pour arriver à l'Ecole de Tapis, il faut connaître…rond point, première à gauche, 
première à droite jusqu'au bout ! Le bâtiment est immense… 
" Vous venez d'où…de Grenoble, moi mon père travaillait à Vinay ! "…décidément ! 
Eram passe le relais à Marut, l'atelier de tissage " Senter Avanos " est une pépinière de talents 
en apprentissage, des jeunes et des moins jeunes de toute la région qui viennent là 
obtenir le certificat qui leur permettra de produire des tapis de qualité. 
Sur les vrais tapis on apprend tout, les astuces de tissage, le temps de réalisation, 
le filage à partir du cocon du ver à soie, les secrets des teintures, du rouge garance 
à celle obtenue avec l'urine de chien… et l'art d'appâter le client ! Ca, on a moins aimé ! 
On n'est plus novice et on sait bien que toute visite se termine par l'opération de charme, 
mais quand c'est trop, c'est trop ! Etincelante la parade de Marut et de son équipe 
dans la grande salle étudiée pour recevoir les 53 places assises de bus-opérators… 
Etincelants les trucs et astuces pour reconnaître le vrai du faux, le bon du mauvais, 
l'original de la copie, le cappadocien du taurussien, le I000FF du 2000. 
Etincelante la qualité de"l'apple-tea " on n'est pas obligé d'acheter, mais de boire ! "…
L'environnement turc est tellement imprégné de tapis qu'il doit être difficile de penser 
que l'on peut s'en passer ! Allez Murat, on pardonne le trop c'est trop…
On a beaucoup appris avec toute l'équipe et la qualité des Senter est incomparable !
C'est l'heure où les couleurs arrosent le paysage, l'heure où la Cappadoce devient spectacle… Allons- y pour de nouvelles surprises ! 
On remonte le ravin mythique de Goreme, on en a suivi l'évolution : sentier piéton, piste poussiéreuse, route pavée, parking à tickets, premières échoppes timides et conviviales…
On s'attendait bien sûr à ce spectacle non-imaginé par ceux qui ont créé ces lieux de beauté, 
à ces files interminables de boutiques gorgées de pacotilles… 
Le volcan Argée en recouvrant la région de tuf volcanique lui a offert cette gangue bénéfique, 
le tourisme, en quelques années a tout recouvert d'une gangue de mercantilisme. 
Evolution ou pollution ? Orthahisar semble un peu protégée au pied de son rocher citadelle, 
une nuée de chats errants est attablée autour d'un pain desséché et bondissent sur Daky 
comme les vendeurs des échoppes de Pasabag sur les bus de passage. 
Il y a bien longtemps j'avais photographié ici un merveilleux petit vieux, quelques années 
plus tard en repassant j'avais apporté la photo, lui avait rejoint sa terre pour toujours, 
mais tout le village s'était rassemblé pour deviser autour de la photo. 
Je souhaite à beaucoup d'avoir de ces coups de bonheur ! 
Pause computer en pleine place, le temps de récupérer les images du numérique 
et libérer sa mémoire sous le regard surpris des déambuleurs du soir…
re-Goreme, les bus sont partis avant l'instant sublime où le soleil tire sa révérence, 
il leur faut rentrer au bercail !
Photo-re-photo même si j'en ai déjà des tonnes, on ne peut s'en empêcher. 
Arrêt nostalgie au coin de l'entrée du village là où j'avais mise dans ma boîte à image 
une vieille fileuse, son image a fait plusieurs salons expos ! 
Arrêt obligatoire aux cheminées de Pasabag maintenant désertées de leurs hordes. 
Le soleil tombe vite, les cônes en habits de pèlerins sont majestueux, 
parés de couleurs ocres flamboyantes.
 
Le chameau de service a enfin le droit de quitter la posture, 
et grignote l'herbe sur fond de théâtre. 
Les vendeurs époussètent les rayonnages de Cappadosseries chargés des poussières soulevées par des centaines de traîne-baskets. 
Un groupe italien retardataire rejoint en courrant et palabrant son bus klaxonnant. 
Une journée se termine dans l'un des plus beaux décors de la terre !
Le parking de Zelve est vide, les petits restos fermés…on va quand même voir…
le cuisinier du " Zelve resto " est encore là. On voulait manger ici… petite, 
toute petite négociation et il remet le grill en route…le temps d'aller prendre notre raki 
sur le grand parking à quelques cent mètres et on le voit arriver avec son grand plateau 
et un sourire inimitable ! 
La nuit tombe, le seul lampadaire de Zelve s'illumine
et jette un trait de lumière sur le tuf environnant…
nous sommes seuls sous les étoiles, et quelles étoiles ! 
La nuit est assez claire pour distinguer dans un clair obscur étrange le décor de la scène, draperies qu'aucun couturier n'aurait su imaginer, le parfum des arbres en fleurs, 
acacias ou saules on ne sait, est décuplé par le silence…suave et enivrant. 
On est seuls avec le lampadaire et la galerie de pèlerins millénaires,
instant magique encore !
                                                                                                   vers le mont Ercyès

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