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Open
deck ...
On vient de
quitter Maura et la Computer party de Brescia, si cela vous dit ouvrez
le dossier " au jour le
jour"
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Le gymkhana des poids lourds
recommence, on croyait avoir tout vu dans la vallée du Rhône, tout vu,
eh bien non ! Il faut s’infiltrer entre Cremona et Bologna pour
être baptisé …
Alors une halte nocturne sur le grand parking près de l’autodrome
d’Imola est presque un pèlerinage, et en plus c’est un BTS !
Bon alors c’est quoi le problème du jour ?….la clef de soute
qui casse dans la serrure !
réserve de fil de fer, tiens il y a bien longtemps qu’elle n’avait
servi celle là,…sandow…
clé de secours ….pour la réparation on verra plus tard ! On ne
va quand même pas se priver de
la vue sur la rivière dans laquelle se mirent les derniers rayons du
soir !
A quelques pas 2 ccars italiens en équerre de bivouac autour de la
table pique-nique en béton.
Moyenne d’âge 20 ans…on rajeunit dans le petit monde des ccars !…les
canettes de bières
s’accumulent à faire pâlir nos amis belges…et sur le coup de
minuit ils lèveront la séance.
Ferry à 14h aujourd’hui,
Ancône est a 180km…quoi, que lis- je sur le billet ? il faut être
au port 3 heures avant l’embarquement…on était habitué à 2
heures…..allez branle bas, on déguerpit ! Turbo le Fleurette,
turbo !
Enfin on comprend la signification des panneaux conseils de conduite
« in caso de nebbia »,
en cas de brouillard …le gymkhana des PL, on s’y était accoutumé,
on rajoute le brouillard…
on pousse la vitesse …Alain va moins vite, c’est de la folie !
Rimini est sauté, à saute poids lourds, la mer se devine derrière les
blocs d’immeubles coincés entre l’Adriatique et la voie ferrée…L’autostrada
devient belle, elle quitte la morne plaine
d’Emilie Romagne pour se
couler entre les collines des Marches. La nature est parée de
toute la collection haute couture des verts de printemps. Les fruitiers
finissent leurs floraisons,
les champs de coquelicots marquettent de rouge les vergers.
Ancona…e
presto.. va bene, on est à l’heure, encore un jeu de piste
dans les dédales
d’un port
encombré. Moins trois heures pile, stop au « check-in »…et
longue attente
sous le soleil devant
« notre » ferry , l’immense Olympic-Champion d’Anek
Lines.
Là-haut dans les étages de l’ogre, ou du pélican, quelques ccars
apparaissent sur les ponts.
L’open-deck on connaît, mais que va t-on découvrir cette fois ?
Arrive tôt, arrive pas tôt, c’est du loto !
Les placeurs filtrent les montées en fonction des destinations. Au plus
loin les Patras,
puis les Igoumenitsa, c’est nous, et les quelques rares Corfou…nous
voici dans la file fébrile
de la montée au ponton supérieur. De loin il apparaît plus clair,
disons moins sombre,
que le rez-de-chaussée. Devant nous plusieurs ccars allemands…les
veinards ils sont
dans la partie très ouverte alors qu’à grands gestes le placeur nous confine entre un fourgon
et un Hymer…la gamme quoi !
Tant pis on fera avec! Quelques minutes et c’est le branle bas du côté
de nos prédécesseurs… l’équipe des placeurs se ligue pour les
faire se déplacer, et les voici coincés entre 2 big bus !
Arrive tôt, arrive pas tôt, je vous le dis c’est du loto !
Nous voici hôtes pour quelques heures du dernier né de la flotte Anek….et
quel bébé !
Un village, 1600 passagers, d’immenses parkings 1300 véhicules sur 4
étages de car-deck…
des places engazonnées de moquette bleue, des sentiers qui courent
entre les cabines,
des épiceries, la chapelle, des clubs de nuit, des piscines…et perdus
dans cette immensité
les rares touristes de printemps…On se plaît à imaginer les foules
de l’été entassées sur
les
promenoirs, aplaties sur les rucks-sacs, lovées dans les canapés des
salons de première…
On sent l’odeur du neuf submergée par les effluves des huiles de
bronzage…pouah !
Il fait nuit…le bateau dort, quelques jeunes s’ébrouent à la
discothèque…allez dodo !
Demain le soleil va se lever sur la côte grecque nous arrivons à 10h.
Qui a dit 10heures ?…un brouhaha nous secoue vers
5h…dans l’inconscient du sommeil, je fais des calculs…ce doit être l’escale de Corfou, encore que je
ne savais pas que ce ferry là
y faisait escale. De toutes façons sur la fiche Euromer, notre « spécialiste de
la Méditerranée », l’arrivée à Igoumenitsa est bien prévue
à 10h…allez, on s’accroche aux bras de Morphée !
Tiens,
tiens, Morphée, on ne doit pas être loin de la terre grecque !
Et le brouhaha qui s’amplifie, qui monte, les portières qui
claquent…les moteurs qui tournent…
je risque un œil vers le pont…c’est l’agitation dans tous les
coins. Nos voisins étiquetés Igoumenitsa sont tous au volant. Allez
debout là–dedans y a comme un défaut !
Je me plonge dans la fiche Euromer, dans la doc en English récupérée
à l’accueil…
pour nous c’est bien 10h . Suzy émergeante de la couette se risque à
mener une enquête auprès des voisins, pour apprendre que certains la
veille ont été avertis que l’arrivée était programmée
à 6h grecques…Ca y est, on commence à comprendre la compétition
de vitesse que se livrent les compagnies !
Le jour se lève à peine que nous voici posés sur le port sans vie
d’Igoumenitsa.
A toute chose malheur est bon, après tout on va pouvoir batifoler sur
la route .
Elle
en vaut la peine la route d’ailleurs dans la fraîcheur matinale.
on continue !
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