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Karatay
han..!
Turquie,
si loin de nous en tous sens: géographie, pensée, mentalité,
religion, habitudes,
si loin mais si disponible si accueillante !.
Si je reviens à mon voyage en Turquie les souvenirs les plus forts sont
ceux des contacts avec les personnes.
La disponibilité de tous, grands et petits, est la chose qui
m’a touché le plus.
En Turquie j’ ai retrouvé une humanité et une disponibilité
disparus dans nos pays occidentaux. Souvent, à nos demandes de renseignements sur un lieu, des
turcs sont montées dans le ccar pour nous accompagner jusqu’à là,
les femmes m’ont toujours permis de prendre des photos,
les enfants m’ont demandé de les photographier…petites et humbles
choses, oui, mais pleines d’humanité et de disponibilité envers
l’autre.
Et
je reviens souvent à penser à une dame rencontrée dans un petit
village.
Sans l’indication d’Alain et son BTS, je ne l’aurais jamais
rencontrée. Voilà
l’histoire.
En notre route vers l’Est nous décidons de garer pour la nuit
au Karatay-han signalé par Alain.
C’est un caravansérail entouré par un petit village.
Nous y arrivons à 10 heures de la soirée mais le village s’éveille
à notre arrivé.
Nous garons devant le caravansérail et beaucoup de garçons se
regroupent autour des ccars.
Ils sont curieux, il veulent voir l’intérieur de nos
“maisons-voyageants” et parler avec nous, représentants de ce monde
visé à la télé.
Un peu de français, un peu d’anglais et le dictionnaire turc
et nous échangeons quelques mots avant d’aller dormir.
La
matinée suivante un soleil splendide.
Après le petit déjeuner nous découvrons que le petit village
est tout là, une dizaine de simples et petites maisons autour du
caravansérail.
Une jeune dame retourne de la “boutique” (une petite chambre où un
vieil homme vend du pain, des légumes, du sucre, etc.) avec un pain
long et plat et en nous regardant avec un sourire
nous échangeons
un “bonjour” en français.
Elle continue, après le “bonjour”:
elle parle français !
Elle
était en France, avec sa famille, et nous pouvons échanger quelques
mots, tandis que son mari, les enfants
et sa vieille mère écoutent.
À un certain moment la dame va à l’intérieur
de la maison et
elle retourne en nous offrant un plateau avec des verres pleins de lait
frais…
Quoi
faire ? Boire, ou pas boire ? Nous
ne savons que faire et à la fin nous refusons l’offre
pour éviter
toutes risques de boire du lait frais, en sachant que nous sommes en
train d’offenser
la délicate disponibilité de la famille.
La dame comprend.
La
route est encore longue vers Malatya et nous voulons arriver avant midi.
Les amis nous appellent pour partir et notre expérience de
contact avec une famille turque doit se terminer.
Quelque jouet de mon fils, un peu du riche monde européen, reste comme
souvenir
de notre passage aux enfants.
Le
ccar laisse Karatay-Han, je lance un salut avec la main et
la dame répond en ajoutant un baiser.
Quelle était son nom? Je
ne l’ai pas demandé et je suis encore ici avec la curiosité de
savoir pourquoi un jour elle a laissé l’Europe et est retournée dans
ce petit village de l‘Est de la Turquie. Et j’apporte avec moi le
souvenir de son sourire cordial, sa disponibilité et sa générosité
digne
en nous offrant un peu du peu qu'elle possédait.
Marina
Greco
août 2001 ........................................
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